La fable


Prologue dans les hautes sphères

Hitler s’inquiète auprès des dignitaires du Troisième Reich : est-il aimé par l’homme du peuple européen ? Himmler le rassure : on l’aime comme un dieu, ou comme une fiancée.

Tableau I (au Calice)

Baloun, ami de Schweyk, veut s’engager dans l’armée russe pour pouvoir manger à sa faim. Le jeune Prochatzka Junior, éperdument amoureux de la tenancière, la veuve Kopetzka, accepte de lui ramener un kilo de viande fumée pour lui prouver son amour. Arrive Brettschneider, membre de la Gestapo, qui parvient sans difficulté à faire parler Schweyk à propos de l’attentat contre Hitler. Le brave soldat est emmené au poste.

Tableau II (à la Banque Petschek, quartier général de la Gestapo)

Régulièrement interrompu par les coups de téléphone des « brigades volantes », l’adjudant Bullinger interroge Schweyk et se rend compte qu’il est idiot. Mais au terme de l’entretien, Schweyk lui signale qu’il est vendeur de chiens. Justement, Bullinger souhaite offrir à sa femme le loulou du conseiller ministériel Vojta, collaborateur notoire. Schweyk s’engage à le lui fournir.

Intermède dans les sphères
inférieures

En route pour le Calice, Schweyk donne au SS Müller son point de vue sur Hitler.

Tableau III (au Calice).

Schweyk est de retour au Calice, avec le SS. Madame Kopetzka lit l’avenir de l’Allemand dans sa main. Elle lui annonce qu’il sera prochainement un héros, lui et toute sa compagnie, avec laquelle il est lié « à la vie à la mort ». Avec la complicité de Schweyk, elle terrorise le pauvre soldat.

Intermède dans les hautes sphères

Goering explique à Hitler (en vers) que l’Européen moyen va collaborer à sa grande mission civilisatrice, grâce au « service du travail volontaire ».

Tableau IV (le long de la Moldau).

Schweyk et Baloun abordent Kati et Anna, les deux bonnes du conseiller Vojta, et parviennent à leur enlever le loulou. Les deux hommes sont interpellés par un inspecteur qui les conduit au poste.

Tableau V (gare des marchandises
de Prague).

Madame Kopetzka apporte de la nourriture à Schweyk et Baloun, qui ont été engagés par le STO. On apprend que Schweyk a demandé 200 couronnes à Bullinger pour lui fournir le chien. Enseignant au soldat de garde une technique imbécile de mémorisation des chiffres, Schweyk parvient à perturber l’organisation du service.

Tableau VI (au Calice)

Une enquête est en cours à propos de la disparition du chien. Schweyk arrive au Calice avec de la viande pour Baloun : c’est le chien du conseiller Vojta, que Schweyk cherche à faire passer pour du bœuf. Bullinger arrive avec ses hommes, à la recherche du chien. Fouille brutale : Madame Kopetzka est frappée violemment, et Schweyk arrêté pour marché noir. Très hostile à Bullinger, Brettschneider prend la défense de Madame Kopetzka, qu’il ne désespère pas de conquérir. Madame Kopetzka chante Le chant de la Moldau : « Si longue que soit la nuit, au bout c’est le jour comme avant. »

Intermède dans les hautes sphères
(sur une musique guerrière)

Von Bock tâche de dissuader Hitler de s’en prendre à Stalingrad. Hitler ne se laisse pas convaincre.

Tableau VII (à la prison militaire)

Un groupe de détenus tchèques attendent de passer devant le conseil de révision. Tous simulent des maladies. Ils discutent des moyens d’échapper à l’incorporation. Schweyk, lui, semble avoir hâte de partir défendre la civilisation contre le bolchevisme. Le médecin arrive : tous sont incorporés, sans examen. Schweyk sort au pas de l’oie en criant : « Heitler ! À Moscou ! »

Tableau VIII (au fond des steppes glacées de la Russie)

Schweyk cherche la route de Stalingrad. Il rencontre des soldats déserteurs puis un aumônier ivre qui cherche de la vodka pour son moteur. L’aumônier veut dépouiller deux femmes russes et les mettre à mort, mais Schweyk l’en empêche. Schweyk, en route, repense au Calice, qu’il revoit en rêve. Il voit Baloun résolu maintenant à ne jamais s’engager dans l’armée allemande, et Madame Kopetzka qui prépare son mariage avec Prochatzka. Presque endormi, Schweyk voit Madame Kopetzka chanter la Chanson du Calice, chanson du partage, de l’accueil et de l’humanité. Il se remet en route et croise quelques soldats perdus et gelés comme lui, puis il rencontre un chien errant à qui il propose de l’accompagner. Tous deux s’enfoncent dans la nuit.

Épilogue

Rencontre d’Hitler et de Schweyk. Hitler, comme Schweyk, cherche Stalingrad. Il se lance dans une danse frénétique, tandis que tous les comédiens, dépouillant leur masque, chantent le Chant de la Moldau.