Ce résumé est extrait de : Kurt WEILL, Grandeur et decadence de la ville de Mahagonny, Paris, L’Avant Scène Opéra, n° 166, 1995 (pp.8-9).
ACTE I
On recherche Léocadia Begbick, Moïse la Trinité et Fatty le Fondé de Pouvoir. Tous trois sont en fuite.
N° 1 - Fondation de la ville de Mahagonny. Une contrée désertique. Un gros camion délabré tombe en panne. Léocadia Begbick, Moïse la Trinité et Fatty le Fondé de Pouvoir, en route vers les mines d'or de l'Ouest américain, sont contraints de modifier leurs plans. Ils décident de fonder une « ville-piège » paradisiaque.
N° 2 - Rapidement, dans les semaines qui suivent, surgit une ville... Apparaissent Jenny et six filles en quête d'hommes et de dollars.
N° 3 - La nouvelle atteint les grandes villes. Fatty et MoÏse, en bon représentants, vantent les qualités de la vie à Mahagonny.
N° 4 - Les mécontents de tous les continents affluent à Mahagonny. Arrive un groupe de bûcherons de l'Alaska: Jim Mahoney, Jack O'Brien, Bill - surnommé Billy Tiroir-Caisse - et Joe le Loup d'Alaska.
N° 5 - Arrive un certain Jim Mahoney... Jim et ses amis sont accueillis à Mahagonny par les trois fondateurs de la ville. On leur prodigue boissons et filles au meilleur prix.
N° 6 - Jim et Jenny. Un dialogue privilégié se noue entre Jim et Jenny.
No 7 - Toutes les grandes entreprises ont leurs cri§es. Les visiteurs se font rares, les prix chutent. L'insatisfaction règne, malgré le confort apparent.
N° 8 - Tous ceux qui cherchent vraiment sont déçus. Les plaisirs de Mahagonny et l'abondance des biens ne suffisent plus au bonheur de Jim. Il veut partir, mais ses amis le ramènent à Mahagonny.
N° 9 - L'Art éternel. Jack croit avoir trouvé « l'Art éternel », Jim rêve avec nostalgie du monde pur des forêts de l'Alaska. Il constate que Mahagonny n'existe que parce que le monde est mauvais.
N° 10 - Un cyclone se dirige sur Mahagonny. De l'avant-scène surgissent femmes, enfants, animaux, avec des chariots et des bagages. Les lumières s'éteignent, le vent s'élève, la population s'enfuit, prise de panique.
N° 11 - Au cours de cette nuit, Jim découvre les lois du bonheur humain. Tous sont désespérés, sauf Jim, qui proclame l'abolition de tous les interdits. Le mot d'ordre de la ville est désormais: « Fais ce qui te plaît ». Les habitants de Mahagonny s’adonnent à la liesse générale, tandis que le cyclone progresse inexorablement vers la ville.
ACTE II
N° 12 - Au tout dernier moment, le typhon contourne Mahagonny. La ville est sauvée. Les habitants laissent éclater leur soulagement. A compter de ce jour, leur devise devient : «Tout est permis »...
N° 13 - Grande animation à Mahagonny, peu après le grand ouragan. Quelques mois plus tard, Mahagonny connalt la prospérité. Quatre «tableaux de moeurs, illustrent l'abolition des interdits. Dans le premier, intitulé " Se remplir la panse ", Jack mange et mange. . . à en mourir.
N° 14 - Faire l'amour. Second tableau, devant le bordel de Mandelay. Les hommes font la queue. Begbick et Moïse veillent aux affaires.
N° 15 - Se battre. Troisième tableau. Joe le Loup d'Alaska se risque à un combat de boxe contre Moïse la Trinité. Jim Mahoney mise tout son argent sur son ami, en souvenir des jours anciens. Joe tombe, victime d'un K.O. mortel. Moïse a gagné, Jim a perdu sa mise. La foule se disperse, déçue.
N° 16 - Boire. Dernier tableau. Jim n'a plus un sou mais offre une tournée générale. Au plus fort de l'ivresse, il construit avec Bill et Jenny, à l'aide de la table de billard et d'une tringle à rideau, un bateau sur lequel ils « embarquent » pour une traversée mouvementée. Leur fuite illusoire est brutalement interrompue : la Begbick présente sa note à Jim, qui n'a pas de quoi payer. Ni Bill ni Jenny n'acceptent de lui prêter de l'argent. Jim est fait prisonnier, et la vie reprend son cours.
ACTE III
N° 17 - Un jour maudit. Enchaîné à un lampadaire, seul dans la nuit, Jim laisse éclater sa détresse et sa peur du jour prochain.
N° 18 - Les tribunaux de Mahagonny n'étaient pas pires que les autres. Présidé par la veuve Begbick, avec Fatty au banc de la défense et Moïse en avocat général, le procès s'ouvre. Tobby Higgins, accusé de meurtre, est acquitté, puisqu'il a grassement acheté le tribunal. Jim, poursuivi « pour manque d'argent », le pire des crimes à Mahagonny, demande à Bill de lui prêter cent dollars. Celui-ci refuse. Jim est condamné à mort. Rêvant d'une ville idéale, les habitants de Mahagonny croient l'avoir trouvée en Bénarès. Ils apprennent avec effroi qu'elle a été détruite.
N° 19 - Exécution et mort de Jim Mahoney. En compagnie de Jenny, Jim observe un vol de grues. Avant d'être exécuté, il reconnaît que son destin était déjà scellé quand il est venu dans cette ville pour s'acheterde la joie.
N° 20 - Jeu de Dieu à Mahagonny. La fin de Mahagonny est proche. Sous une forme allégorique, il est démontré que l'existence de Dieu, tout comme sa menace de jeter les hommes en enfer, sont inutiles: les hommes sont déjà en enfer. Les habitants de Mahagonny manifestent dans la ville pour leurs idéaux, portant des pancartes. Tandis que sont présentés le corps de Jim et ses effets personnels, la foule envahit la scène et conclut: «On ne peut jamais rien pour personne ».